Vous l’avez toutes et tous constaté, la campagne électorale est maintenant bien lancée, avec malheureusement son lot de “fake-news”, affirmations malhonnêtes, procès d’intention et déformations de propos…. Ne souhaitant pas inonder de messages la communauté universitaire pour contredire ces fake-news et faire valoir notre droit de réponse (d’autant que nous sommes limités par le nombre de messages qui peuvent être envoyés à propos des élections, limite qui, en revanche, ne concerne pas les lettres syndicales), nous inaugurons sur ce site web une nouvelle page : “fact-checking” qui pourra éclairer toute la communauté :
(cette page sera mise à jour régulièrement si nécessaire)
Lettre d’Alcofribas n° 261 (9 octobre 2024)
Pour cette lettre nous ne ferons pas de réponse point par point. Tous nos propos y sont déformés et caricaturés du début jusqu’à la fin. Des éléments de notre programme sont copiés et recollés dans un autre paragraphe, ce qui modifie tout leur sens. Le summum de la mauvaise foi et de la désinformation.
Nous notons avec curiosité les allusions à Margaret Thatcher et à Nicolas Sarkozy (!), allusions qui interrogent sur la rigueur et la démonstration proposée par le rédacteur (ou la rédactrice ? les rédacteurs et les rédactrices ?). Impossible de le savoir, puisque ces lettres ne sont jamais signées…
Un éclair de vérité cependant avec cette phrase :
“L’équipe sortante portée par le collectif L’université Ensemble n’a pas la religion des programmes structurants ou des appels à projet”.
On peut légitimement se demander ce qu’une éventuelle gouvernance Ensemble pourrait faire d’un projet d’établissement.
SGEN UT Info n° 155 – Chroniques électorales #4 (30 septembre 2024)
Les choses se précisent dans la campagne, l’Université ambitieuse, responsable et humaine s’appuie sur le rapport de l’HCERES pour proposer une orientation que d’aucuns jugeront libérale : « il faut se rendre à l’évidence : l’affichage d’une stratégie d’établissement et de priorités est devenu le seul moyen d’obtenir des ressources supplémentaires pour un établissement d’ESR. Cela ne veut pas dire qu’il faut fermer certaines formations ou activités de recherche, mais qu’il faudra en renforcer certaines pour afficher une stratégie d’établissement qui, in fine, pourra bénéficier à toute la communauté. »
C’est une vision tronquée de ce que nous proposons. Extraite de son contexte, cela déforme nos propos puisque nous écrivions: “Nous sommes bien sûr totalement d’accord pour dire que notre université est sous-dotée par rapport au nombre d’étudiantes et d’étudiants qu’elle accueille et qu’elle a pour mission de former. Si nous sommes élus, nous le ferons savoir chaque fois que cela sera nécessaire auprès du ministère et ferons notre maximum pour que notre dotation soit réexaminée. Néanmoins, ceci ne doit pas être contradictoire avec une volonté de développer des ressources propres, et nous serons déterminés à conduire l’établissement dans cette direction.”
Ainsi que:
“Certes, le rôle de l’université est avant tout de délivrer un savoir académique aux étudiantes et aux étudiants, mais des liens renforcés avec les acteurs socio-économiques au sens large ne peuvent que favoriser leur insertion professionnelle, et cela ne doit pas être opposé à la qualité académique des formations dispensées”.
Une ambition claire tournée vers le secteur Santé
La priorité est déclinée sans réelle surprise : « Le programme France 2030 « Loire Val Health » en constitue un bon exemple. Articulé autour de la recherche et la formation en santé dans toutes ses dimensions, son caractère interdisciplinaire permettra de renforcer les liens entre toutes les composantes de notre communauté universitaire et de déboucher sur des formations et une recherche innovantes à l’université de Tours, à condition bien sûr qu’il soit accompagné par une équipe présidentielle qui en fera un véritable projet d’établissement. »
Faut-il rappeler ici que c’est l’actuel président de l’université qui a fait le choix de répondre à l’appel à projet ExcellenceS sur la thématique “santé” et qui a demandé à Philippe Roingeard de le porter ? Et que le caractère interdisciplinaire du programme (les mots ont un sens) est justement destiné à créer des formations et des projets de recherche avec toutes les forces vives de l’université ? Enfin, il est regrettable que le rédacteur n’ait pas pris le soin de recopier la dernière phrase de ce paragraphe : “D’autres programmes de ce type, dans le même esprit, seront à construire dans les années à venir”.
Pour justifier sa stratégie des emplois en direction de personnels contractuels en particulier, l’Université ambitieuse, responsable et humaine se base sur le rapport de l’HCERES et son analyse du budget 2022. Or, chacun sait très bien la nature du redressement opéré en 2024 dans les finances de l’université et confirmé lors du budget rectificatif du 30 septembre 2024. Un article a été publié en ce sens par le collectif Autrement. L’approche est anxiogène pour l’ensemble des équipes pédagogiques, scientifiques et administratives : « L’accroissement de ces ressources propres sera donc absolument indispensable pour maintenir un équilibre budgétaire, prérequis au développement de nos activités et au maintien de tous les emplois statutaires et contractuels à l’université, et à termes à la pérennisation de ces derniers en CDI. »
Il nous faut être lucides sur la situation budgétaire de l’établissement, qui reste indéniablement fragile. Nous ne souhaitons pas être anxiogènes mais tout simplement prudents, et être en recherche de solutions pour éviter les risques de crises budgétaires.
Plutôt que de s’interroger sur les modalités de nos dépenses de fonctionnement, du travail à réaliser autour de la réduction de notre facture énergétique, la voie proposée est une forme de marchandisation de notre université pour garantir les emplois statutaires et contractuels. Sur ce point, la CFDT – parce que nous connaissons la réalité professionnelle des agents – demandera – et ce quel que soit la présidente ou le président – l’ouverture d’une négociation collective sur les modalités de prise en compte de l’expérience professionnelle et la refonte des grilles salariales des contractuels et CDI bloquées depuis 2019.
Nous refusons ce terme de “marchandisation” qui ne correspond absolument pas à notre état d’esprit. La recherche de ressources propres pour notre établissement ne doit pas être opposée à une politique volontaire de réduction de notre facture énergétique ainsi qu’une réflexion sur une meilleure adéquation entre nos missions et nos dépenses de fonctionnement. Nous serons bien sûr à l’écoute de l’ensemble des personnels de l’Université, et notamment des organisations syndicales, pour évoquer la refonte des grilles salariales des contractuels et des personnels en CDI.
SGEN UT Info n° 152 – Chroniques électorales #1 (9 septembre 2024)
« Pour une université ambitieuse, responsable et humaine » reprend l’ossature de l’équipe qui s’était présentée il y a quatre ans et qui était en responsabilité avec le président de l’époque.
De quelle “ossature” parle-t-on ? Seulement 3 membres de l’équipe candidate à la gouvernance en 2020 le sont en 2024, sur 15 au total…
L’université en mouvement se veut collégiale, écologique et solidaire quand l’autre équipe se veut ambitieuse, responsable et humaine. Deux approches indéniablement…..
Comme mentionné dans notre site web, il s’agit d’une ambition dans le bon sens du terme, c’est à dire soucieuse de développer des recherches et des formations spécifiques et innovantes, portée par un engagement vers l’excellence académique et la création d’un environnement propice à la formation et au développement personnel des étudiants. En bref, une ambition pour notre établissement, il n’y a aucune ambition personnelle dans notre démarche, seulement celle de se mettre au service de la recherche et de la réussite des étudiantes et des étudiants.
L’université en mouvement a indiqué le binôme qui présidera l’Université : Emmanuelle Huver (PU en Sciences du langage) comme présidente et Florent Malrieu (PU en Mathématiques) comme président du conseil académique (CAC). L’Université ambitieuse présente Philippe Roingeard (PU-PH en biologie cellulaire) comme candidat à la présidence. A ce jour, nous ne connaissons pas le candidat ou la candidate à la présidence du CAC des ses listes.
1. Il ne s’agit pas de l’université “ambitieuse”, mais de l’université “ambitieuse, responsable et humaine”.
2. Pour être président ou présidente de l’université il n’est pas nécessaire d’être membre élu du conseil d’administration (CA). En revanche, la présidence du CAC doit être exercée par un membre élu à la Commission de la Formation et de la Vie Universitaire (CFVU) ou à la Commission Recherche (CR). Il est légitime de connaître la composition du CAC (CFVU+CR) et ses équilibres avant de faire une proposition à cette assemblée, comme cela avait été fait il y a 4 ans.
La CFDT s’inscrit dans cette démarche de co-construction, de gestion par et pour les personnels et les étudiant.es de notre établissement. C’est dans cette démarche que nous pensons le rapport au travail autrement, que nous pensons la construction des rapports sociaux dans une dynamique de la négociation et du compromis. Mais ne soyons pas naïfs, il y a bien sûr des candidat.es qui refusent cette approche et qui considèrent que l’université doit fonctionner de manière hiérarchique et autoritaire où le seul qui décide est le plus gradé.
Nous contestons avec force cette phrase, il n’est pas question de fonctionner de manière hiérarchique et autoritaire ! Nous sommes d’ailleurs surpris de lire ces propos alors que ce même collectif soutenait explicitement certains des membres de notre projet actuel (dont le candidat à la présidence), en 2020: “Dans notre démarche, nous soutenons les candidatures de Daniel Alquier à la vice-présidence recherche, de Philippe Roingeard aux affaires doctorales.” (Lettre du collectif #Autrement en octobre 2020).
Si le programme de l’équipe Roingeard défend la nécessité de mettre au centre de son action le dialogue social avec les organisations syndicales, son équipe soutient des candidats qui ont comme programme un discours antisyndical et qui viennent de voter au CA contre le nouvel accord sur le télétravail.
Des candidats ? Un seul vote contre et donc un seul membre de nos listes (74 personnes) a exprimé ce vote contre. N’est-ce pas d’ailleurs le signe d’une ouverture à la pluralité des avis et à l’écoute sur des sujets aussi complexes ?
Lettre d’Alcofribas n° 259 (13 septembre 2024)
On voit que des noms annoncés très précocement ont maintenant disparu des listes de l’Université Ambitieuse, Responsable et Humaine.
Des noms ? Un seul nom : celui d’une collègue qui a finalement dû décliner sa participation à nos listes pour raisons personnelles, et qui a été remplacée très rapidement.
On notera l’absence d’écriture inclusive, elle nous interroge sur ce que cela dit d’une conception de l’université inclusive, justement.
L’écriture dite “inclusive” est inclusive pour certains mais paradoxalement exclusive pour d’autres. Elle est notamment incompréhensible dans des logiciels de synthèse vocale, ce qui pose d’énormes problèmes aux malvoyants les utilisant ; son utilisation est par ailleurs interdite dans les actes administratifs par la Circulaire du 21 novembre 2017 relative aux règles de féminisation et de rédaction des textes publiés au Journal officiel de la République française. Pour ces raisons, nous préférons ne pas privilégier l’écriture inclusive dans notre communication, tout en comprenant parfaitement que d’autres souhaitent l’utiliser dans leur communication, dans leurs enseignements…
Le programme réussit également à citer quatre fois Loire Val-Health dans la page recherche et trois fois NEOLAIA dans la page relations internationales, sans dire clairement à aucun moment que ces deux projets d’établissement ont été rendu possibles par l’équipe présidentielle sortante.
C’est vrai, mais il ne faut pas non plus oublier que ce succès est avant tout dû au travail collectif de toute la communauté universitaire ; de fait, les sites web des autres programmes ne mentionnent pas que Philippe Roingeard porte le projet Loire Val Health, à la demande du président, et y a donc notablement contribué. Par ailleurs, le collectif Autrement, dont les membres « s’inscrivent pleinement dans la dynamique d’une équipe renouvelée au sein de l’Université en mouvement portée par les collectifs l’Université Ensemble et Autrement et animée par Emmanuelle Huver et Florent Malrieu », présente comme projet de « faire évoluer nos pratiques pédagogiques à partir des outils Célène, Foad, Escale » sans faire référence au fait que ces deux derniers outils existent grâce au projet PaRM, porté par l’équipe précédente et malheureusement abandonné par l’équipe actuelle. (Cf brochure #3 consacrée à la formation envoyée à la communauté universitaire le 3 septembre 2024).
Le programme laisse à l’inverse peu de doute sur une conception libérale et entrepreneuriale de l’université de tours, avec son président comme “patron” et qui encourage à ramener de l’argent et des contrats. Curieuse conception du service public.
Nous sommes bien sûr d’accord pour continuer à exercer une pression sur le ministère pour un réajustement de la dotation de l’UT, actuellement sous-dotée. Nous l’avons écrit, dit et redit. Mais ceci n’est pas incompatible avec une volonté d’accroitre les ressources propres de l’établissement en lien avec le monde économique. Toutes les universités en France l’ont bien compris, pourquoi cela ne devrait-il pas être le cas de l’UT ? Et pas besoin d’un “patron” pour cela, c’est l’affaire de tous. Ajoutons que ceci n’est pas incompatible avec la mission essentielle de l’université, délivrer un savoir académique aux étudiants. Et que développer davantage de liens avec le milieu économique, au-delà d’être une source de revenus, est aussi un vecteur d’une meilleure insertion professionnelle de nos étudiants.
SGEN UT Info n° 153 – Chroniques électorales #1 (17 septembre 2024)
Si la CFDT écoutait et lisait avec intérêt et attention l’appel à la continuité d’un dialogue social constructif mise en valeur dans la publication de l’équipe Université ambitieuse, responsable et humaine, les ajustements apportés ces derniers jours dans quelques collèges électoraux laissent entrevoir un changement d’orientation qui est déjà source d’inquiétude pour de nombreux personnels.
Il n’est pas question pour nous d’un quelconque changement d’orientation, l’équipe proposée à la gouvernance reste la même. Les listes des personnel BIATSS du collectif Alternative sont tout à fait légitimes à se présenter aux suffrages des électeurs. Non-marquées syndicalement, ces listes ont naturellement rejoint les nôtres, le SGEN ayant fait le choix de s’associer à la FSU dans un positionnement qui nous est ouvertement hostile. Pour ce qui concerne des critiques et attaques directes contre certains membres de nos listes, nous considérons qu’elles ne sont pas à la hauteur de ce que devraient être les enjeux des élections à l’université.
Enfin, alors que nous considérons que la question de l’emploi comme du management doit être au cœur des projets, la présentation du programme de ces candidates et candidats n’aborde pas la question de l’emploi contractuel (le mot contractuel semble inconnu). On y retrouve aucune proposition, ni réflexion sur ce sujet.
L’emploi contractuel et la précarité des personnels sont des sujets sensibles. Nous faisons souvent référence dans notre programme aux personnels de l’université (enseignants-chercheurs, enseignants, chercheurs, BIATSS, titulaires ou contractuels) en évoquant “tous les personnels”. Nous aurons à cœur de lutter contre toute forme de précarité et de trouver des solutions pour pérenniser les emplois contractuels, autant que notre situation budgétaire nous le permettra.